Adjoint de Lucien Favre, Didier Digard a pris les commandes de l’effectif à la suite de la mise à pied du technicien suisse. Malgré des résultats sportifs probants, l’inexpérience et l’absence de diplôme du jeune entraîneur pourraient conduire les dirigeants de l’OGC Nice à le remplacer cet été.
Pour sa première rencontre en tant que numéro 1 sur le banc des aiglons, Didier Digard s’était efforcé de marquer les esprits, par un score digne d’un set de tennis à sens unique. En s’imposant 6 buts à 1 face au MHSC, l’OGC Nice annonçait l’embellie qui allait arrimer son horizon pendant 2 mois, jusqu’à la trêve internationale en cours.
S’il restent sur 3 matchs nuls, les coéquipiers de Todibo et Thuram, tous deux appelés en Equipe de France pour la première fois lors de ce rassemblement en vue des deux matchs qualificatifs pour l’Euro 2024, n’ont concédé aucune défaite depuis la nomination de Digard sur le banc. Mieux encore, ils se sont imposé 8 fois, avec deux victoires de mérite sur la scène européenne pour un groupe jeune et encore peu aguerri aux exigences continentales, et 6 dans l’élite, dont 4 face à des concurrents directs : Lille, Marseille, Lens et Monaco.
7ème du classement à 6 longueurs de Rennes et de la cinquième place qualificative pour l’Europe, le calendrier des niçois est assez dégagé, puisqu’ils n’affronteront que des équipes de deuxième moitié de tableau, exception faite de Paris, Rennes et Lyon. Or, à regarder de plus près les résultats des azuréens, il semble que c’est précisément face aux moins bien classés que les hommes de Digard ont perdu le plus de points, en concédant des nuls largement évitables, tandis que les gros leur ont plutôt bien réussi jusqu'à présent.
Toutefois, ce ne sont pas les résultats sportifs qui devraient décider de l’avenir du normand sur la côte d’Azur. Exclu du tirage au sort des quarts de finale de la Ligue Europa Conference vendredi dernier en raison de son absence de légitimité officielle, le natif de Gisors doit obstiner le BEPF, au plus vite, alors que son club doit s’acquitter de la somme de 25 mille euros à chaque match coaché par l’entraîneur sans diplôme.
Si l’obtention du graal dispensé par la Fédération semble une affaire de routine, il se pourrait que le normand soit tout de même invité à quitter la région, au terme d’une saison où les dirigeants d’Ineos, pris de vitesse dans le dossier de rachat de Man United, voudraient s’inspirer davantage de leur concurrent qatari, qui dès 2012, avait préféré un grand nom du football international à l’expérimenté Kombouaré.
Approché dès le début du mois par le board niçois, Hervé Renard, actuel sélectionneur de l’Arabie Saoudite est aujourd’hui pressenti du côté des bleues. Aussi, si cette première piste se referme, elle esquisse toutefois le sillage dans lequel veut s’engouffrer le board niçois, désireux d’altier une personnalité reconnue sur le continent.
À ce stade, c’est le profil de Mircea Lucescu qui serait dans le viseur des décideurs. Selon le média roumain Pro Sport, l’ancien entraîneur du Zénith Saint Pétersbourg, de l’Inter Milan ou encore du Shaktar Donestk, aurait été contacté par le club français.
Si cette première approche n’a rien de définitif, elle annonce tout de même les velléités d’un staff qui semble vouloir miser sur l’expérience et la reconnaissance : deux choses qui manquent cruellement à Didier Digard, dont l'intérim sur le banc des aiglons pourrait n'être qu'une parenthèse.