Les Lillois se sont fait très peur hier soir et ont dû attendre au bout du bout pour aborder le match retour plus sereinement. En effet, ce sont les Dogues qui ont subi l’ouverture du score à la suite d’un manque d'efficacité devant la cage qui s'est payé cash de l’autre côté avec une magnifique finition de Marco Pasalic lobant Lucas Chevalier.
Pour autant, les Nordistes ont prouvé leur force de frappe et de caractère en inscrivant un but magnifique avant la mi-temps. Edon Zhegrova un tantinet trop individualiste auparavant, coûtant la contre-attaque croate amenant au but, est cette fois létal et ne laisse aucune chance au portier de Rijeka. À la 88ème, c’est Leny Yoro qui vient délivrer tout le Stade Pierre-Mauroy grâce à une tête parfaitement décroisée. Malgré la victoire, des attitudes ont déplu en interne…
Des attitudes qui interloquent !
En conférence de presse d’après-match, Paulo Fonseca était particulièrement embêté par le match réalisé par son équipe après une victoire déjà peu convaincante face au FC Nantes : "Nous avons dominé tout le match, contre une équipe qui a défendu très bas. Mais je pense qu'à la fin, Lucas Chevalier a garanti la victoire. Nous avons joué contre une bonne équipe, avec de la qualité. Mais nous avons manqué d'humilité lors de ce match. Nous n'avons pas assez lutté pour gagner et, honnêtement, je n'aime pas le match que nous avons fait.". Un manque d’humilité qui est coutumier des clubs français en Coupe d’Europe lorsqu’il s’agit d’affronter des formations méconnues et prétendument inférieures. Cette prétention, dont ont fait preuve les joueurs, s'est surtout ressenti défensivement : "Je pense que nous n'avons pas bien défendu aujourd'hui. Les duels, les situations individuelles, le placement... Nous n'avons pas la concentration nécessaire. Cela a commencé avec l'occasion concédée par Bafodé Diakité (NDLR : dès la troisième minute avec une mauvaise lecture de la trajectoire du ballon assez incompréhensible). C'est un match que nous devons observer, parce que nous avons fait beaucoup d'erreurs." Le coach lusitanien est donc resté de marbre après que sa formation ait fait le plus dur et son président n’était pas loin de réaliser la même analyse : "On sait qu'on aura une deuxième manche difficile, dans un environnement avec beaucoup de pression. On n'a pas aimé les attitudes. Si on pense que ça va être facile, si on arrive sur le terrain en étant tranquilles, on ne peut pas passer. On a eu une première mi-temps très compliquée. Est-ce que c'est un problème d'état d'esprit ?... On va en parler avec les garçons, mais ça, c'est en interne. Je préfère rester sur la victoire."
Les deux hommes forts de l’institution lilloise ont donc tiré les mêmes conclusions, l’état d’esprit des joueurs a été défaillant voire inquiétant au vu de l’échéance qui s’offrait à eux. Pour autant, Olivier Létang remarque une tendance claire en ce début de saison : "On a une position qui est bonne. On n'est pas content du contenu du match, par contre, sur nos trois rencontres depuis le début de la saison, on s'aperçoit qu'à Nice, on était mené, on est allé chercher le match nul à la 94e minute, contre Nantes, on s'est retrouvé à dix contre onze, on a marqué un deuxième but, et ce soir, sans faire un grand match, on est allé arracher une victoire. C'est bien, ça démontre que ce groupe a quand même de la personnalité.". Un caractère bien trempé pour ses Dogues dont l’acharnement à se dépasser pour arracher un point sied beaucoup mieux qu’une suffisance incompatible avec le football prôné par Paulo Fonseca.