À 18 ans, seulement, Elye Wahi fait partie de ces joueurs qui ne semblent, déjà, pas avoir le temps. Dans cet entretien, l’attaquant de Montpellier a accepté de se confier, en revenant sur son intégration au sein de La Paillade, ainsi que sur ses débuts précoces avec le groupe professionnel.
On l’a dit, et souvent répété, mais la jeunesse à être talentueuse est nombreuse au sein de notre championnat français. Pourtant, voilà, le cap à franchir pour avoir la confiance de l’entraîneur, dans ses débuts, peut, pour certains, sembler difficile. Mais pour ce jeune attaquant, ambitieux et débutant, il n’a jamais été question de se torturer l’esprit. Rencontre avec un jeune montpelliérain, tout droit sorti du centre de formation, bien décidé à prendre son destin en main.
L'ENTRETIEN
Peux-tu te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Elye : Je m’appelle Elye Wahi, je suis attaquant et je joue au Montpellier Héraut Sport Club.
En dehors du football, tu te décrirais comment ?
Elye : En dehors du terrain, je suis quelqu’un de simple, je ne me prends pas la tête et je profite au maximum.
Arrivé au MHSC en 2018, Elye Wahi signe son premier contrat professionnel au mois d’octobre 2019, alors qu’il n’a que 16 ans. En décembre dernier, il entre en jeu à seulement 17 ans. C’est ainsi que s’entamait le premier chapitre de sa carrière professionnelle, dans les rangs de la Paillade.
De quelle manière réussis-tu à garder les pieds sur terre ?
Elye : Tout ce qui est dans le monde du football, ça ne m’a jamais perturbé. Même les réseaux sociaux, j’ai des gens autour de moi qui m’aident tous les jours à garder les pieds sur terre.
Passé par le JS Suresnes, et par les centres de formation de Caen et de Montfermeil, Elye Wahi baigne dans le football depuis son plus jeune âge.
Être un jeune joueur n’est jamais une chose facile, comment gères-tu tes premiers pas en professionnel ?
Elye : C’était un rêve de faire mes débuts aussi jeune, comme je l’ai fait. Après, ça me fait gagner de l’expérience pour les prochaines années.
Quand tu étais plus jeune, tu rêvais de quoi ?
Elye : Je rêvais déjà d’être footballeur. Ça a toujours été mon truc, ça et rien d’autre.
Tu fais partie de ces joueurs qui semble avoir un sens inné pour le but, qui sont tes modèles ?
Elye : Comme je le dis souvent, mon modèle c’est Didier Drogba.
Le 16 décembre dernier, Elye Wahi foulait, pour la première fois, une pelouse de Ligue 1 en entrant en jeu face au FC Metz, pour remplacer Gaëtan Laborde.
Tu fais tes débuts en pro au mois de décembre, est-ce que tu t’attendais à être autant utilisé par le coach pour ta première saison ?
Elye : Je ne pensais pas, enfin pendant un moment, j’ai eu un doute. Je ne savais pas si j’allais faire mes débuts aussi tôt. Après, Dieu a fait que je les ai faits aussi tôt, donc c’est tant mieux.
Depuis sa première entrée, Wahi semble faire partie intégrante du groupe de Michel Der Zakarian, qui n’hésite pas à lui faire de plus en plus confiance.
Comment s’est passé ton intégration avec le groupe ?
Elye : Mon intégration s’est faite naturellement. Les plus vieux, comme les plus jeunes, ou les moyens, tout le monde m’a intégré. Ils m’ont de suite mis à l’aise.
Le 15 janvier dernier, alors qu’il signait sa deuxième apparition en Ligue 1, Elye Wahi est auteur du premier but de sa carrière professionnelle. Un moment inoubliable pour l’attaquant, survenu très rapidement.
Tu marques ton premier but contre Monaco, en janvier, qu’est-ce que tu as ressenti à ce moment précis ?
Elye : Franchement, j’étais heureux. Ça m’a vraiment fait plaisir de marquer mon premier but. En plus, on perdait. Bon c’est vrai que je n’aurai pas dû glisser quand j’ai célébré *rire*, mais j’étais dans l’euphorie, donc ça fait plaisir. C’est un bon souvenir.
Depuis ses débuts en professionnel, Elye Wahi est entré en jeu à 15 reprises en Ligue 1, étant titularisé 2 fois par Michel Der Zakarian. Auteur de 3 buts, le natif d’Ile-de-France fait le bonheur de son coach, ainsi que de ses pairs.
Tu es auteur de 3 buts en seulement une demi-saison, en sachant que c’est ta première saison professionnelle, c’est loin d’être commun. Comment fais-tu pour garder la tête froide devant les filets ?
Elye : C’est vrai que je suis à l’aise. Quand je suis devant le but, je ne me pose pas la question, je suis relâché. Et puis, si tu commences à te poser trop de questions, c’est là que tu vas rater. Donc je me dis toujours que si ça rentre, tant mieux. Si ça ne rentre pas, on re-tentera.
Cette saison, Montpellier possède la 8e attaque de Ligue 1. Les hommes de l’Hérault ont tendance à se tourner vers l’attaque. Wahi semble complètement trouver sa place au sein de ce système de jeu assez offensif.
Tu es au sein d’une équipe qui n’a pas peur de se découvrir pour avancer vers le but, de quelle manière cela a pu influencer ton style de jeu ?
Elye : Je pense déjà que mon style de jeu n’est pas trop commun dans l’équipe, bien qu’il soit un peu similaire à celui de Mavididi. Et du coup, je pense que c’est la raison pour laquelle le coach me fait confiance en me faisant souvent intégrer l’équipe.
Quels sont les joueurs du vestiaire qui te conseillent le plus, et quels sont les premiers mots qu’ils t’ont glissés quand tu as été intégré ?
Elye : Je pourrai tous les dire. En vrai, ils m’ont un peu tous pris sous leurs ailes. Il y a Junior Sambia, Daniel Congré, Damien Le Tallec, Teji Savanier, Andy Delort. Tous ces joueurs-là m’ont mis à l’aise tout de suite. Et pour parler de Junior Sambia, on avait déjà joué ensemble avec la réserve, et quand je suis arrivé, lui et le reste de l’équipe m’ont dit de jouer comme je savais le faire. J’ai un jeu un peu provocateur, et ils m’ont vraiment conseillé de ne pas forcément le changer.
Au mois de février dernier, le jeune attaquant prolongeait son contrat avec le club Héraultais jusqu’en 2025.
Tu as prolongé ton contrat avec Montpellier en février, qu’est-ce qui t’as motivé dans ton choix ?
Elye : Pour moi, c’était la normalité de prolonger avec le club qui m’a fait confiance, qui m’a donné mes premières minutes en professionnel. C’était un peu, une manière pour moi, de les remercier, on va dire.
Comment décrirais-tu l’ambiance le vestiaire ?
Elye : Il y a une bonne ambiance, c’est très jovial.
Avec 47 points, Montpellier possède 9 points d’écart avec Lens. Pendant longtemps, les hommes de La Paillade convoitaient la 5e place, bien que celle-ci semble désormais trop loin. Par ailleurs, les hommes de Der Zakarian ont réussi, le 20 avril dernier, à obtenir une qualification en demi-finale de Coupe de France. Entré à l’heure de jeu, Elye Wahi provoquait un pénalty, qui permettait aux montpelliérains de sortir victorieux. Ainsi, Montpellier retrouvera le Paris Saint-Germain, en demi-finale, le 12 mai prochain.
Quels sont tes objectifs personnels, et tes objectifs avec Montpellier ?
Elye : Il nous reste 3 matchs, et on a une belle fin de saison, ainsi qu’une belle qualification en Coupe de France. Le but pour moi ça va être de continuer à travailler, de continuer d'aider l’équipe comme je le fais. Après, on verra ce que la fin de saison nous réserve.
Sélectionné avec l’équipe de France des moins de 16 ans, puis des moins de 17 ans, il était à nouveau sélectionné au mois de mars, avec la sélection des moins de 18 ans.
Tu as été sélectionné à quelques reprises avec les jeunes, en équipe de France, c’est comment les sélections jeunes ? Et avec quels joueurs de ta génération es-tu le plus proche en sélection ?
Elye : On vient de changer de sélectionneur. Le dernier rassemblement était il y a un mois, et on a justement fait une opposition contre le Stade Malherbe de Caen. C’est toujours une bonne expérience d’être sélectionné en équipe de France. Et franchement, je suis proche de beaucoup, mais pour n'en citer que quelques-un, Lamine Cissé, Jason Ngouabi, Malo Gusto. Il y en a trop *rire* mais on s’entend tous bien, en générale.
On pouvait lire dans les médias que ton nom était soufflé du côté de Monaco ou encore de Dortmund, en prolongeant tu souhaitais t’inscrire dans la durée, mais si de nouvelles propositions reviennent, comment comptes-tu les gérer ?
Elye : Ça m’a fait plaisir que des clubs européens s’intéressent à moi. Après, je suis focus Montpellier, j’ai la tête ici et voilà.
C’est d’un diamant, bien taillé, dont dispose Montpellier. Les bonnes performances de Wahi semblent convaincre à mesure que les journées défilent, et ça à tout, sauf l’air d’être un coup de chance. Et à l’approche de la fin de la saison, tout ce qu’on peut espérer, c’est à nouveau le voir apporter de l’explosivité à ses coéquipiers.