Pour sa première, Didier Digard se savait scruté de tout côté. Faire mieux que Lucien Favre est, théoriquement, tout sauf une promenade de santé. Heureusement, il semble avoir trouvé son relais sur le terrain.
Sweat à capuche, barbe fournie, Didier Digard ressemblait à un de ces grands frères appréciés des jeunes. Une chose de sûre : le coach ne voulait pas (ne pouvait pas) chercher à ressembler à Lucien Favre. Ni dans le style, ni dans la tactique. Car dès les premières minutes, les Niçois version Digard semblent plus mordants offensivement.
Nouvelle flamme
C’est le propre des nouveaux coachs qui signent en pleine saison : ils apportent une nouvelle flamme. À peine trois minutes de jeu, Thuram perce l’entrejeu et combine avec Pépé. Ce dernier rentre dans le rectangle, pousse la balle, mais le retour de Christopher Jullien pousse Nicolas Pépé à ramollir sa frappe. Trois minutes plus tard, le même Thuram élimine les adversaires dans le rectangle, mais Omlin sauve sa défense d’une parade salvatrice sur sa ligne. Courant partout, les hommes en rouge et noir sont animés d’une nouvelle passion.
Thuram, le nouvel élément-clé de Digard ?
Visiblement plus libéré offensivement dans les consignes, Thuram est souvent repéré dans les trente derniers mètres adverses. C’est lui qui, d’un geste sec et précis, crochète son vis-à-vis avant de décaler Pépé. Ce dernier conclut d’une frappe en un temps. À la 35ème, Thuram effectue une une-deux avec Dante qui lui remet dans le rectangle au milieu de plusieurs défenseurs un peu amorphes. En finesse et comme un buteur racé, le milieu envoie le ballon au fond des filets sous les applaudissements de son coach. Permettre à Kephren Thuram de jouer plus haut et de beaucoup combiner avec Pépé semble être la stratégie du nouvel OGC Nice. Et ça fonctionne : les adversaires sont obligés de défendre à reculons et de subir la possession (67% après le premier quart d’heure, 65% à la fin de la première mi-temps).