Pour cette 27ème journée, deux équipes aux objectifs et au style bien différents s’affrontaient. Alors que Metz souhaitait se rapprocher d’un maintien encore atteignable, l’AS Monaco avait le podium en ligne de mire, d'autant plus après la victoire de Lille, hier soir. Retour sur un match entre deux clubs que tout oppose.
Adi Hütter : des choix payants
L’entraineur monégasque avait parfaitement anticipé la configuration dans laquelle son adversaire du jour allait opérer : un bloc très bas, resserré qui allait tout miser sur les quelques contre-attaques qu’il allait se procurer. Pour déjouer ce plan de jeu, l'entraîneur autrichien a décidé d'aligner 5 joueurs à vocation offensive : Golovin, dans un position inhabituelle de milieu reculé, et Akliouche, Ben Seghir et Minamino pour tourner autour de Ben Yedder. Folarin Balogun laissé sur le banc, l’idée était de répéter permutations et combinaisons dans les petits espaces pour trouver une brèche dans un bloc compact. Un jeu léché qui s’est avéré directement payant, au point de plier le match au bout de la 16’ minute.
Trois classes d’écart
L'histoire s'est très vite compliquée pour Metz. Au bout de 4 petites minutes, Ben Seghir sert parfaitement Minamino dans la surface qui parvient à contrôler avant d’enchainer par une magnifique frappe en pivot. Un véritable coup sur la tête pour des Messins qui avaient pour seul objectif de tenir le plus longtemps sans encaisser de but, comme en atteste le 5-4-1 de László Bölöni. Quelques minutes plus tard, Van Den Kerkhof, encore sonné, perd un ballon dangereux dans l’entrejeu. Magnhes Akliouche se sert parfaitement de l’appel de Ben Yedder pour aller conclure tout seul face à Oukidja. Le coup de grâce arrivera dans les 6 minutes suivantes, avec un magnifique service de Golovin pour Vanderson qui finit parfaitement du plat du pied droit. 3-0, à la 16’ minute de jeu.
Par la suite, Monaco a levé le pied et s’est contenté de gérer son avance face à une équipe apathique, à l’image de son gardien, auteur d’une action des plus étranges. En effet, à la 76', Alexandre Oukidja récupère le ballon dans les pieds et tente une talonnade complètement surréaliste au vu de la situation. Son geste est manqué, et Balogun n’en demandait pas tant. Il n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. 4-0. Le portier Messin déclarera à la fin du match : “ce soir, j’ai senti que j'avais abandonné mon équipe”. Une bien triste nouvelle venant de celui qui a toujours tenu son équipe à bout de bras.
FC Metz : Trop peu d’ambitions
Malgré une légère réaction en fin de partie grâce aux buts de Sané et Diallo, le match des Grenats aura été tout simplement cataclysmique, ils encaisseront même un dernier but sur corner, encore une fois par l’intermédiaire de Balogun (88'). C'est comme si les Monégasques pouvaient marquer dès qu'ils le souhaitaient.
La faute, notamment à un plan de jeu possiblement trop minimaliste pour espérer quelque chose. En effet, László Bölöni a opté pour la prudence, en alignant une composition très défensive. Sur certaines séquences, ce n’était pas 5, mais bien 6 joueurs qui formaient la ligne défensive messine, avec Van Den Kerkhof qui venait s’intercaler entre Koffi Kouao et la ligne de touche. Une stratégie qui s’était avérée plutôt concluante au match aller, mais qui fut d’ores et déjà dépassée dès l’ouverture du score.
Un match à oublier à tout prix pour des Lorrains qui doivent, sans attendre, se remettre la tête à l’endroit. D’autant que le calendrier à venir est loin d’être clément, le FC Metz affrontera, entre autres : Brest, Lens, Lille, Rennes et le PSG en cette fin de saison. Il faudra capitaliser sur l’état d’esprit encore irréprochable du capitaine Matthieu Udol, sur Arthur Atta qui a tenté de créer certains décalages ou encore sur les entrants qui ont tenté d’insuffler un semblant de révolte.