Après deux défaites consécutives contre l’Espagne et l’Italie, l’équipe de France semblait se trouver dans l’obligation de l’emporter à nouveau. En réussite, les Bleus ont dominé les Belges sur le score de 2-0, lequel aurait pu être plus lourd encore. Malgré cette très bonne impression laissée au public français, tous les maux ne sont pas résolus pour autant. Les questions posées au sortir de l’élimination lors de l’Euro sont pour certaines, encore en suspens.
La France a-t-elle encore un onze type ?
Lors de la campagne européenne des Bleus cet été en Allemagne, l’inquiétude portait surtout sur les cadres de cette équipe de France. Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, ou encore Aurélien Tchouaméni étaient pointés du doigt quant à leur attitude et leur incapacité à peser dans le jeu contre les grands adversaires. Baladé à différents postes cet été, Griezmann n’a pas débuté hier contre la Belgique, et ne semble pas avoir manqué outre mesure dans la construction offensive de son équipe. Mbappé était lui aussi mis au repos, et n’a pas fait constater une grande différence lors de son entrée en jeu. Au contraire, outre une frappe timide réalisée dans les dix dernières minutes, l’attaquant du Real Madrid s’est trouvé au cœur de combinaisons manquées avec Bradley Barcola notamment.
Cette observation pose une autre question, induite quant à elle. Bien que saine, cette concurrence nouvelle est-elle un danger en vue des grandes échéances qui attendent les Bleus ? Sur le plan offensif par exemple, l’efficacité d’Ousmane Dembélé observée hier n’est pas une valeur sûre pour les hommes de Deschamps à long terme. Titulaire lors de l’Euro, l’ailier du PSG a montré à plus d’une reprise sa maladresse dans l’exercice de la finition. Aussi enthousiasmant soit-il, son but inscrit hier n’est que son sixième sous le maillot bleu. Dans la même lignée, la disette vécue par Marcus Thuram se confirme. Incapable de trouver des solutions à l’intérieur de la surface, l’Interiste a forcé le décalage sur son pied droit avant de miser sur sa lourde frappe, sans succès. Derrière eux, les options offensives ne sont pas pléthoriques. En cas de nouvelle méforme, les attaquants français habituellement performants ne sont pas des habitués de la sélection. En 2024, derrière Kylian Mbappé et ses 26 buts, Thierno Barry en a inscrit 19, Jean-Philippe Mateta, 16, et Alexandre Lacazette, 15. A titre de comparaison, les 11 buts de Marcus Thuram le placent derrière Arnaud Kalimuendo en termes d'efficacité.
Une victoire permise grâce à des Diables en crise
A l’image des 25 frappes tentées par la France malgré une possession en faveur de la Belgique, les Diables n’y étaient pas au-delà du quart d’heure de jeu. Sous pression en début de rencontre, les Bleus se sont montrés friables. La défense, toujours aussi solide, menée par un Saliba en patron, et un Koundé notamment très juste sur son côté, a permis de calmer les troupes. Certes efficaces, les partenaires d’N’Golo Kanté n’ont trouvé la faille qu’à partir du moment où les Belges ont relâché l’étreinte, profitant d’une erreur de relance grossière de Debast et d’une réussite maximisée. Contre l'Italie, la faille ne s'est jamais présentée en cours de rencontre, et n'a jamais été provoquée par des Français en manque d'idées.
Loin d’être galvaudée, cette victoire permet aux joueurs de l’équipe de France de repartir dans leurs clubs avec davantage de tranquillité. Néanmoins, un succès contre une Belgique également en méforme ne doit pas faire oublier les approximations récentes. La France l’a emporté en alignant une équipe très inhabituelle, portée par le bon positionnement constant de Mattéo Guendouzi, ou encore par le travail de sape réalisé par Manu Koné. Les supporters demandaient à Didier Deschamps une réaction, le prochain rassemblement sera l’occasion de connaître les intentions du sélectionneur vis-à-vis des plus grandes figures de son effectif.