Albert Riera, ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux, a récemment rompu son silence et s'est exprimé sans détour sur son expérience tumultueuse au sein du club bordelais. Recruté en octobre dernier avec l'ambition de mener Bordeaux vers une montée en Ligue 1, Riera a vu son parcours se transformer en une série de désillusions, tant sur le plan sportif que sur celui de la gestion du club.
La saison passée, loin des objectifs initiaux, les Girondins de Bordeaux ont lutté pour leur survie en Ligue 2 plutôt que pour la promotion espérée. Sur le terrain, Riera n'a pas réussi à imposer sa vision, et malgré sa détermination, son style de communication a été mal perçu, notamment par ses homologues de Ligue 2, qui ont souvent jugé ses déclarations arrogantes. Cette atmosphère difficile a également pesé sur les supporters, qui n'ont jamais vraiment adhéré à son projet.
Cependant, le véritable choc pour Riera est venu en dehors du terrain. En pleine préparation estivale, il apprend que le club est en grave difficulté financière et risque d'être relégué en National 2 par la DNCG. Une nouvelle dévastatrice pour le technicien espagnol, qui avait pourtant exprimé à la direction son désir de rester et de construire une équipe compétitive. Malheureusement, ses espoirs ont été rapidement anéantis par la réalité économique du club.
Riera vide son sac
Dans une interview accordée à El Espanol, Riera a critiqué ouvertement la gestion de Gérard Lopez, propriétaire du club, pointant du doigt son absence sur le terrain et le manque de communication : « Il y a eu un manque de communication et de présence, j’en ai averti le président à plusieurs reprises. Il y a des moments où la distance n’a pas d’effet, mais d’autres où il faut être proche. J’aurais préféré qu’il en soit autrement. Moi au quotidien cela ne m’affecte pas, je suis content de l’équipe sur le terrain et j’ai communiqué avec mes joueurs […] Lors de la première vidéoconférence avec les directeurs, nous n’étions pas nombreux au club. Je me suis senti seul, il y avait un manque de soutien. Je me suis rendu compte petit à petit que le soutien manquait, mais je n’avais jamais pensé que cette situation pourrait se produire. »
« Je suis têtu, après la première année je voulais rester aux Girondins. J’étais tellement concentré sur la préparation de la pré-saison que je n’ai même pas parlé de la situation pendant l’été. J’étais persuadé qu’une solution serait trouvée pour rester en deuxième division, mais le coup de la troisième division est arrivé. […] Le jour où tout s’est passé, ils m’ont appelé pour que je revienne, j’ai une affection particulière pour eux. Je suis très reconnaissant au club. Je ne m’attendais pas à ce que cela arrive, sinon je n’aurais pas pu participer au projet. La situation ne dépendait pas de moi, c’était quelque chose que je ne pouvais pas contrôler. ».