La gestion financière de Gérard Lopez aux Girondins de Bordeaux est à nouveau sous le feu des critiques. Mediapart a récemment publié de nouveaux éléments qui pointent du doigt les pratiques économiques de l’homme d’affaires à la tête du club depuis juillet 2021. Ces informations, dévoilées le 2 octobre, révèlent une série de décisions controversées, alimentant davantage la colère des supporters bordelais.
Lopez toujours au cœur des controverses
L’enquête menée par les journalistes Yann Philippin et Mathias Thépot met en lumière des accords financiers opaques signés peu de temps après l’acquisition du club. Par exemple, « le 18 août 2021, à peine trois semaines après avoir racheté le club, Gérard Lopez signe une convention de services engageant le club à payer un montant de 3,3 millions d’euros à la holding La Dynamie, contrôlée par Gérard Lopez, soit l’équivalent de… 7 % du chiffre d’affaires de l’exercice 2021-2022 du FCGB. » Ces transactions suscitent de nombreuses questions, d’autant plus que cette somme a été facturée pour des conseils dits « organisationnels, stratégiques et de management ».
Outre ces commissions, la dette des Girondins n’a cessé de croître. Gérard Lopez aurait transféré 2,8 millions d’euros supplémentaires à sa société basée au Luxembourg, Jogo Bonito Group. Selon son avocat, ce montant était censé couvrir « des services essentiels pour la gestion et la supervision globale des différentes entités, y compris le FCGB ». Cependant, cette justification n’a pas suffi à apaiser les critiques, surtout après la rétrogradation du club de Ligue 1 à la Ligue 2 à la fin de la saison 2021-2022, puis une descente encore plus marquée jusqu’à la quatrième division la saison dernière.
La situation économique des Girondins est d’autant plus tendue que Gérard Lopez a multiplié les emprunts auprès d’acteurs comme King Street et Fortress, cumulant des prêts avec des intérêts élevés. Au total, ces montages financiers ont fait passer le club dans une spirale d’endettement qui pourrait, selon les observateurs, mettre en péril l’avenir même de l’institution. Pourtant, le propriétaire a récemment obtenu un sursis du tribunal de commerce pour tenter de redresser la barre.
Déjà mis en cause pour des pratiques similaires par le passé, notamment pour des montages financiers douteux dans des paradis fiscaux en 2017, Gérard Lopez se retrouve une nouvelle fois au centre de la polémique. Reste à voir si les nouvelles garanties apportées suffiront à rassurer les instances du football français et, surtout, les supporters des Girondins, de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur club historique.